Note d'intention projet Amin Bidar

 

En tant qu'humain, nous sommes des aspects que la vie revêt comme autant de tentatives à s'épanouir. Spinoza dit : "persévérer dans son être" et Teilhard de Chardin propose de "grandir en humanité", peut-être ont il la même intuition, peut-être encouragent-ils au même effort.

 

>>>Le paradoxe d'une coexistence entre infini et équilibre doit servir d'outil, de gouvernail ontologique :

De cet effort semble émerger de la confusion, un vertige, ce "quelque chose plutôt que rien" semble produire une explosion d'éléments que l'on appelle infini. A priori l'infini est, par nature, en constante expansion sur les plans spatial et temporel.

Sur le plan spatial c'est à dire à l'extérieur mais aussi à l'intérieur de nous. Et sur le plan temporel c'est à dire qu'il s'étend dans l'avenir mais peut être également dans le passé. Dans ce repère n'y a t il donc pas de repère ?

De cet effort émerge aussi du sens (sûrement avant, pendant et après et, à l'extérieur, à l'intérieur et dans l'intervalle). Si "au commencement fût le verbe" (évangile de Jean), au commencement fût le sens. La vérité serait le sens par essence, duquel à la fois tout découlerait et auquel tout s'abreuverait. La vie apparaît alors comme une énergie qui a vocation à s'organiser c'est à dire que pour perdurer, elle se construit sur elle même. Il existerait donc une source.

De cette source jaillit une énergie qui se diffuse dans l'infini, cette essence prend des formes qui sont autant de traces de la présence de la source, autant d'indices nous permettant de "calculer" une trajectoire, un équilibre dynamique entre la source et l'infini. L'un et l'autre s'accueillent.

Confusion et sens sont alors liés dans un même élan de génie qu'estla vie.

 

>>>Nous, humains, sommes des entre-deux par nature, des milieux, des conducteurs d'énergie qui devons persévérer dans l'équilibre dont la corporéité est une étape :

Nous avons un rôle, une responsabilité de conscientisant de cet élan duquel nous devons travailler à observer la trajectoire dynamique, le chemin d'équilibre.

Ce que nous voulons donner à vivre c'est l'expérience de ce chemin d'équilibre, c'est faire que les spectateurs soient, et s'observent comme, manifestation de cet équilibre.

Entre la matière et l'idée, se déploie l'âme comme work in progress de l'union des deux, comme traces de spiritualisation de la matière, comme alignement des états d'être au travers d'eux.

Nous voulons révéler et partager par l'expérience une capacité ontologique à la circulation dans les multiples états de l'être.

Au delà d'abord des idéaux platonicien, soufi, chrétien qui promeuvent la voie quasi exclusivement métaphysique et ensuite du positivisme-matérialisme qui enferme dans le tangible, nous avons l'intuition que le bonheur, l'épanouissement de la vie se trouve sur une tierce voie, dans la recherche d'une justesse c'est à dire d'un équilibre infiniment tenu vers lequel nous devons tendre.

Faisons donc se correspondre les rétroactions physiques et métaphysiques pour faire l'expérience de l'alignement, de ce contact de vitalisation avec l'équilibre qui serait une réaction inverse au processus de fossilisation, c'est à dire que l'on passe au travers de dimensions toujours plus relai de l'effort vital.

 

>>> Ma démarche artistique est une tentative d'épouser avec la plus grande justesse cette trajectoire de l'équilibre :

Par l'intermédiaire d'indices sonores,  visuels, tactiles, intellectuels, j'essaie de convoquer un peu de cette énergie pour mieux faire l'expérience du lien libérateur que j'entretiens avec elle. Cette rencontre que vous avez sûrement du faire au cours d'un orgasme ontologique dans votre existence est à approfondir. J'ai l'intuition qu'il faut que je la partage et que nous la partagions tous ensemble. Au lieu d'être radicalement éphémère, elle doit se prolonger, elle doit progressivement laisser place à une relation, à un dialogue capable de perdurer pour produire dans la joie.